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Saint Bonaventure

Docteur Séraphique

Saint et docteur de l’Eglise, Jean FIDANZA naquit à Bagnoregio, petite cité près d’Orvieto, en 1217. il entra dans la vie sous le signe de saint François. En effet, celui ci le sauva miraculeusement de la mort, lorsqu’il était enfant, suite à un vœu de sa mère. L’attrait des frères mineurs fut toujours vif chez lui, et il entrera naturellement dans l’ordre en 1243. Il prit alors le nom de Bonaventure. Ses biographes nous le décrivent comme un homme un peu mou, manquant d’humour mais consciencieux et bon, généreux envers chacun. A 40 ans, nous le découvrirons enseignant la théologie et la métaphysique, au grand couvent des cordeliers de Paris. Il fut élevé maître en théologie six mois après avoir été désigné ministre général de l’ordre, en 1257, soit 31 ans après la mort du petit pauvre d’Assise.


Passionné d’étude et farouche opposant à l’irruption de la pensée aristotélicienne, il fondera une théologie et une métaphysique d’une grande ampleur. Il lancera ainsi «l’école franciscaine » selon laquelle « toute connaissance, toute certitude a son fondement ultime en Dieu » Notre saint prendra comme maître et modèle de pensée Alexandre de Halès et sera suspendu un temps d’enseignement à la suite de différends entre réguliers et séculiers. Il réintégrera sa chaire en 1257, comme pour saint Thomas, à la demande directe du Pape. Très rapidement, son travail sera vite remarqué par les plus hautes autorités ecclésiastiques de son temps. Son élévation au cardinalat couronnera ses nombreuses successions de titres et d’honneurs. Comme ministre général, il régnera sans faille sur les 35 ou 40000 frères de l’ordre, présents sur tous les pays d’Europe ! Toujours fidèle envers l’Eglise Romaine, fuyant les controverses, il sera sacré évêque à Lyon le 12 novembre 1273. Il assistera au 2ème concile œcuménique de la cité lyonnaise le 7 mai 1274 et mourra dans la capitale des Gaules le 14 juillet de la même année, à quelques semaines de son fidèle ami et adversaire, saint Thomas d’Aquin. Le pape Sixte Quint le proclamera «docteur de l’église » le 14 mars 1588. Le notaire pontifical disait de lui : « Dieu lui avait donné une telle grâce que quiconque le voyait était incontinent gagné dans son cœur à l’aimer »

 

Saint Bonaventure, recevant la communion d'un Ange

Saint Bonaventure au Concile de Lyon en 1274

 


Proposé par l’Eglise universelle comme docteur de l’Eglise, Bonaventure développe un raisonnement philosophique et théologique d’une rare ampleur, abordant ainsi les thèmes tels que : l’intelligence, le dépassement de soi par la volonté et l'amour, la foi et la raison, le temps, la création comme œuvre et créature de Dieu, l"exemplarisme," l’évidence de l'existence de Dieu, la connaissance de l’âme par elle-même, l’illumination divine, les raisons séminales et compositions hylémorphiques des substances spirituelles…

Pour saint Bonaventure, Dieu, se situe au dessus de tout, il est le centre, le « milieu » de tout ce qui existe, avec cette ambiguïté qui va se dégager clairement sur l'approche d'une philosophie pure. "On ne peut pas penser les phénomènes sans penser que Dieu existe, puisqu'il existe. Dieu n'est pas séparé du réel. Il ne s'agit pas de penser la raison par dévotion. Il faut être juste face à Dieu"


Notre docteur séraphique laissera à l’Eglise une œuvre immense à sa mort, dont les fameux « commentaires sur les 4 livres des sentences » de Pierre Lombard (1250-1253), le « breviloquium » et sa synthèse théologique et philosophique en particulier sur la création (1253-1257), sa grande œuvre mystique rédigée sur le mont Alverne où François reçut les stigmates : « l’itinerarium mentis in Deum » et le prestigieux « hexaëmeron » ou la création en 6 jours (1273), sans oublier sa triple voie.

 

Retrouver les oeuvres complètes de Saint Bonaventure, le site de l'abbaye de Saint Benoit.
Retrouver les interventions sur Saint Bonaventure données lors de la session d'étude de l'ICT en février 2008.

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