François et Claire
Une petite histoire de l'Ordre Franciscain... très condensée!
Coup d’œil
sur l’histoire des « Frères Mineurs »
(nom donné par S. François à ses compagnons) ;
A l’origine, S. François
d’Assise n’avait pas l’intention de « fonder »
un Ordre religieux. Mais, très vite, le rayonnement de sa personnalité,
de sa sainteté, en un mot son charisme personnel, ont attiré vers
lui un nombre de plus en plus grand de « disciples », une poignée
au départ, des milliers quelques années plus tard.
Mais, très vite, déjà du vivant même de François
(+ 1226), deux tendances divergentes ont partagé la Fraternité
issue de lui :
Les tenants d’une fidélité totale à son idéal
de pauvreté et de précarité, de vie en petites communautés
écartées du monde ;
Et ceux qui estimaient nécessaire, inévitable, un adoucissement
à cette rigueur, une adaptation aux nécessités de la prédication
et des autres ministères d’Eglise, donc des études, d’où
la détention de grands couvents, avec des bibliothèques, à
proximité des centres urbains importants.
Toute l’histoire franciscaine, pendant des siècles, a gravité
auteur de ces deux tendances ; c’est, en fait, une histoire « en
dents de scie », faites d’effprts pour un retour à l’idéal
primitif tel que le concevait chaque époque, et d’essouflement,
de retombées dans une certaine médiocrité, suivis de nouveaux
efforts vers le retour aux sources, puis, de nouveau, un vreux de la vague…
Les premiers efforts de retour à l’idéal de François
ont été ceux des « Spirituels » (fin 13e-début
14e siècle), compromis malheureusement par les excès et les déviations
doctrinales de certains d’entre eux. Le meilleur de la tentative des Spirituels
a été repris, dès avant la fin du 14e siècle, par
le grand mouvement dit de « l’Observance », qui a revigoré
l’Ordre Franciscain. Mais, avant même la fin du 14e siècle,
les conflits entre « Observants » et « Conventuels »
ou tenants d’une voie moyenne, d’une adaptation de l’idéal
franciscain, ont « usé » le mouvement réformateur,
qui a marqué le pas…
C’est alors qu’au 16e siècle, deux grands mouvements réformateurs
sont issus d’une Observance en perte de vitesse.
1) Celui des Capucins (1525), à l’origine tournés vers la
vie en ermitage,mais très vite lancés dans un intense ministère
de prédication populaire, réforme marquée par une grande
austérité de vie, une grande pauvreté. Séparés
de l’Observance, ils ont constitué un Ordre franciscain indépendant,
celui des Frères Mineurs Capucins ;
2) Celui des Récollets (pays francophones), des « Riformati »
ou « Réformés » italiens, et des « Alcantarins
» espagnols (issus de S. Pierre d’Alcantara). Orientés vers
la retraite spirituelle ou « récollection », mais adonnés
aussi à la prédication, ces mouvements réformateurs sont
restés dans le cadre de l’Observance, mais sous une forme plus
austère que la « Régulière Observance » : ils
constituent les principales branches de la « Stricte Observance ».
En 1897, le Pape Léon XIII a prononcé la fusion de ces branches,
qui ont formé l’Ordre des Frères Mineurs ou Franciscains.
De leur côté les « Conventuels », moins nombreux que
les Capucins et les Franciscains, ont constitué un Ordre indépendant.
Aujourd’hui, il y a donc trois Ordres de « Frères Mineurs
» :
1) les Frères Mineurs Franciscains ;
2) les Frères Mineurs Capucins ;
3) les Frères Mineurs Conventuels.
Fr. Hugues Dedieu